Digid - Paul Gasol

Pau Gasol

Description

La solution Digne Identité DIGID a pour objet de créer un portefeuille digital pour les réfugiés, les demandeurs d’asile et les personnes déplacées, dans le but de leur faciliter l’accès aux informations et aux exigences nécessaires pour recevoir une aide humanitaire financière ou pour avoir accès à des soins. 

La solution a été testée en Ouganda avec la Croix-Rouge de l’Ouganda et au Kenya via la Croix Rouge Kényane. Actuellement la solution est implantée au Kenya dans le cadre de l’amplification du projet “NCD en crise” financé par la fondation Norvo-Disk en partenariat avec la Croix-Rouge danoise.

Contexte

Cette solution a été créée pour répondre aux besoins sociaux et organisationnels tels que l’identité, la protection, l’inclusivité, la santé et les besoins de subsistance. La solution, au service sur secteur humanitaire, permet d’utiliser l’identité numérique pour améliorer l’efficacité des programmes et restaurer la dignité des personnes. Elle leur permet d’utiliser et de gérer leurs données comme ils l’entendent. DIGID offre de la flexibilité et un business model pour les organisations aidant les personnes vulnérables qui souhaitent intégrer la solution à leurs systèmes existants, comme une épaisseur de données plutôt que comme un système de gestion des bénéficiaires afin de déterminer s’ils sont éligibles à recevoir une aide, pour optimiser l’acheminement de celle-ci et de réduire les débordements possibles envers les bénéficiaires et les donateurs, dans le cadre d’une action humanitaire. 

La solution permet aux bénéficiaires d’avoir accès aux services, notamment les sans-papiers, et complétement les efforts du gouvernement pour aider les populations, par le biais d’actions de sensibilisation et de plaidoyer. DIGID offre aux personnes la possibilité de surmonter les problèmes de portabilité des documents physiques en possédant un ensemble de données leur permettant d’établir leur éligibilité à une aide humanitaire. 

Cette solution doit permettre de répondre aux recommandations issues des enseignements tirés des expériences passées afin de permettre l’orientation, l’intégration avec d’autres systèmes, l’enregistrement de l’aide reçue, et d’explorer une utilisation multifactorielle entre la santé et la protection sociale.

Au cours du pilote, cette solution a pu permettre d’identifier 300 bénéficiaires dans le contexte de l’argent liquide, et 80 dans le cadre de la continuité des soins avec la Croix-Rouge Kenyane. Au total, ce sont 60 femmes qui ont bénéficié de l’aide avec la Croix-Rouge Ougandaise.   

Actuellement, avec l’extension du projet de lutte contre les maladies non-transmissibles en situation de crise à la Croix-Rouge du Kenya, plus de 250 bénéficiaires ont été ciblés au cours de la première année de mise en œuvre.

Détails opérationnels & techniques

La solution est disponible sur smartphones, mais fonctionne également pour ceux ne disposant pas de téléphone. Les bénéficiaires peuvent accéder au système DIGID via une application web ou par un code USSD

  1. Collecte de données – Des ensembles de données spécifiques telles que les données biologiques ou sanitaires sont collectées par le biais de systèmes de collecte de données tels que l’application Kobo ODK pour le contexte financier et le système d’information sur la gestion des hôpitaux (HMIS) pour le contexte sanitaire. Le Kobo et le HMIS peuvent être intégrés au système DIGID
  2. Portefeuille numérique et création de titres – Une fois que les données sont collectées dans le portefeuille numérique, les portefeuilles numériques contiennent les informations biologiques ou de santé. Les données sont stockées informatiquement. Les données biologiques contiennent le nom, l’âge, le type de vulnérabilité auquel appartient la personne, le lieu, le sexe de la personne. Les données de santé contiennent l’état de santé, les derniers tests effectués,  les derniers médicaments délivrés, toutes les allergies et la date de la prochaine visite. Une fois que le portefeuille numérique a été développé, les justificatifs sous forme de QR Code peuvent être imprimés et donnés aux bénéficiaires
  3. Délivrance des codes QR et du code PIN – Les bénéficiaires recevront alors des codes QR et un code PIN via un dispositif sécurisé. 
  4. Vérifications à l’aide du QR Code pour établir ou non l’éligibilité : Dans le cadre de transfert d’argent, les bénéficiaires peuvent se rendre aux points de distribution de l’aide humanitaire, leur QR code sera alors scannés à l’aide de scanners spéciaux qui indiqueront s’ils sont éligibles ou non à recevoir les transferts d’argent. Si l’éligibilité n’est pas confirmée, ils seront renvoyés vers une autre organisation humanitaire utilisant le système DIGID. Dans le contexte de la santé, les QR codes des bénéficiaires sont scannés par des officiers de clinique. Une fois scannés, les agents de clinique auront accès aux données de santé et pourront ainsi conseiller les bénéficiaires sur la prochaine action à entreprendre ou les personnes avec qui se mettre en relation : s’adresser à un médecin pour un diagnostic plus approfondi, à l’agent de laboratoire pour des tests supplémentaires ou au pharmacien pour se voir délivrer des médicaments. 

Dans le cas de l’interopérabilité, lorsque plusieurs organisations d’aide humanitaire font partie du système DIGID, elles peuvent travailler en se coordonnant et en partageant les données entre elles. Le pouvoir de partager les données a été centralisé au bénéficiaire et il devra donner son accord avant n’importe quel partage de données.

 

Déploiement & Impact

La première solution déployée a été un pilote, au cours duquel 380 bénéficiaires ont pu bénéficier de l’aide financière ou pour les soins de santé. Dans le processus de pilote, la solution a été déployée selon l’approche ci-dessous. 

 

  • Consultation des utilisateurs 

L’équipe du projet DIGID a organisé 8 consultations auxquelles participaient 8 bénéficiaires ciblés, deux dirigeants communautaires, 3 entretiens avec des organisations humanitaires basées à Kalobeyei, 4 salariés de la Croix-Rouge Kényane et un membre du personnel de l’établissement de santé de la Croix-Rouge Kényane. Les consultations des utilisateurs ont été faites pour enregistrer et intégrer les commentaires et les recommandations, en vue de modifier la solution après la phase pilote. 

 

  • Prototype de la solution

Des réunions annonçant le lancement ont été conduites par les équipes de DIGID, et ont impliqué les parties prenantes au projet, les bénéficiaires, et les partenaires. Les exercices de collecte des données ont été conduits, et l’équipe du projet a collecté des données biologiques et de santé. Chaque bénéficiaire a donné son accord pour participer au pilote. Des portefeuilles numériques ont été créés et les identifiants ont été partagés aux bénéficiaires. Des simulations transfrontalières ou d’interopérabilité ont été menées au cours des phases de test. 

Deux simulations transfrontalières ont conduit à comprendre les opportunités et les risques des titres numériques délivrés par une société nationale ou une organisation d’aide humanitaire et vérifiés par une autre personne lorsqu’une personne franchit une frontière. 

 

  • Contrôle des portefeuilles numériques

L’équipe du projet DIGID aeffectué un contrôle des portefeuilles numériques dans le camp de réfugiés de la Croix-Rouge Kényane. C’est dans ce lieu que l’officier clinique scanne les QR codes des bénéficiaires lors de leur accès aux soins, afin de collecter les retours sur la façon dont le portefeuille numérique permettait la continuité des soins. Le contrôle a été rendu possible grâce à l’engagement actif des agents d’incitation et de la communauté des volontaires de la santé. 

 

  • Enseignements tirés sur les ateliers

Les ateliers sur les enseignements tirés ont réuni l’équipe du projet, les partenaires et les parties prenantes qui ont participé à la mise en œuvre du projet pilote DIGID. L’objectif était de recueillir des conclusions et des recommandations sur les points suivants : 

> La manière dont les justificatifs numériques ont été utilisés pour établir l’éligibilité des réfugiés, des demandeurs d’asile et des membres de la communauté d’accueil dans leur démarche d’accès aux soins de santé continus à Kalobeyei, et les risques éventuels à atténuer ;

> Comment les références numériques ont permis aux individus de gérer leurs propres données au lieu de simplement donner leurs informations aux organisations ;

> Comment l’interopérabilité pourrait être rendue possible entre les ONG, de sorte qu’une personne possédant une carte d’identité numérique délivrée par une organisation puisse être reconnue par d’autres ONG et recevoir des soins de santé, ce qui permettrait de gagner du temps dans des processus d’enregistrement longs et délicats, conduisant à une plus grande efficacité pour les ONG et à des processus plus fluides pour les personnes ;

> De quelle manière confidentialité et la protection des données ont été assurées en autorisant uniquement l’extraction ou la divulgation d’informations pertinentes à partir des justificatifs numériques des bénéficiaires, avec leur consentement.

 

La preuve de concept a été développée et partagée, et actuellement, la solution a été mise à l’échelle et a fourni des justificatifs numériques à plus de 250 membres de la communauté de réfugiés, dans le cadre du projet NCD (Non-Communicable Disease) in Crises financé par la Fondation Norvo-disk par l’intermédiaire de la Société de la Croix-Rouge danoise. 

Les bénéficiaires sont en mesure d’accéder à la continuité des soins de santé à l’aide de certificats numériques et n’ont pas besoin de transporter des dossiers médicaux manuels jusqu’à l’établissement de santé.